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Été culturel 2022, l’heure du bilan

Peuple et Culture a participé cet été à la troisième édition de l’« Été culturel », soutenue et financée par le Ministère de la Culture qui vise à faire de la culture « le point névralgique d’une dynamique de solidarité et de partage », projet qui résonne avec notre identité.

Cet été, les masques sont tombés, et un vent de reconstruction a soufflé au sein des associations du réseau, qui ont proposé une diversité d’activités visant à repenser le monde entre évasions imaginatives et réflexions autour de nos enjeux de société. L’heure du bilan.

L’été culturel ? Qu’est-ce que c’est ?

L’Été culturel est une initiative portée par le Ministère de la Culture, avec l’appui d’un riche réseau d’artistes et d’acteur.rice.s du monde de la culture, qui consiste à rythmer l’été de nombreuses manifestations culturelles : concerts, spectacles de rue, expositions, ateliers créatifs,...

L’idée est de faire se rencontrer des artistes de tout horizon et des personnes de France métropolitaine et des territoires ultra-marins. Les enjeux présentés par le Ministère sont multiples. Ils se situent à la fois du côté du soutien des artistes et notamment de l’emploi des jeunes. Et du côté du public. En effet, un des enjeux majeurs pointés est le déploiement de propositions artistiques et culturelles dans les zones rurales ou les quartiers prioritaires de la ville, ou dans des lieux isolés comme les EHPADs ou les centres pénitentiaires. Dans le cadre de l’Été culturel une attention particulière est portée aux nombreux.ses français.e.s qui ne partent pas en vacances.

En 2022, pour la troisième édition de cette manifestation, 35 000 artistes et acteur.rice.s du monde de la culture se sont mobilisé.e.s et 1,5 million de Français.e.s ont répondu à l’appel.
Peuple et Culture faisait partie des 17 fédérations et associations d’éducation populaire et de solidarité soutenues par le Ministère de la Culture.

A Peuple et Culture, jongler entre art, société et rêveries

Cette année l’Eté culturel a traversé Peuple et Cultre en posant ses valises de Marseille, à Montepellier en passant par le Finistère à Primelin, Plogoff, Pont-Croix, Cléden, Beuzec, Cap Sizun, Pouldreuzic, Audierne, Mahalon, Douarnenez, et enfin dans la région de Tulle, à Saint-Pardoux-La-Croisille et Le Chastang. Cinq associations de réseau ont ainsi participé (PEC Marseille, PEC Corrèze, Strollad La Obra, La Boutique d’écriture and Co et I.PEICC), accompagnées de 41 professionnel.le.s de la culture et 34 artistes. Pour un total de 123 demi-journées d’intervention.

Les associations ont proposé tout au long de l’été des activités artistiques et culturelles multidisciplinaires, qui font l’essence du mouvement, pour voir et dire le monde, mais aussi pour y inscrire son imaginaire. Trouver sa place et se permettre de rêver, c’est continuer à grandir, à progresser et réapprendre à communiquer pour mieux s’épanouir. L’été a ainsi oscillé entre des activités liant art et thématiques sociétales et des activités plus rêveuses, visant à réveiller l’imagination et la créativité.

Des réflexions engagées et engageantes

Des ateliers théâtre centrés sur la confiance en soi et la prise de parole en public, comme celui proposé par Strollad La Obra (29) à des jeunes de Bobigny (93), ont permis des échanges riches entre des jeunes de milieux ruraux et urbains. L’association bretonne a également pu mettre en lien des artistes en résidence et un groupe de jeunes autour de la valorisation des déchets ramassés ensemble sur les plages, l’occasion de réfléchir ensemble à la problématique de la surproduction des déchets. Différentes projections de films engagés ont pu aussi faire naître une réflexion et un échange entre le public et les réalisateur.rice.s présent.e.s, sur l’urgence écologique ou encore la question des langues minoritaires. Enfin, l’association a accueilli des ateliers techniques autour du son.

Du côté de Montpellier, un groupe de jeunes mineurs isolés a pu bénéficier d’une initiation au journalisme culturel, accompagnés par un auteur et une journaliste, qui les ont initiés à la posture journalistique à l’occasion de l’événement culturel Mixture Culturelle. La Compagnie Primesautier a également proposé une sortie de résidence, pour engager une discussion avec les habitant.e.s du quartier de la Mosson (Montpellier) sur les différents combats sociaux du moment.

Autour de Tulle, le petit village de Chastang a réveillé les consciences écologiques d’un groupe de jeunes qui sont partis à la rencontre de ses habitant.e.s et leurs histoires pour nourrir la réalisation d’un film documentaire. Comment s’ancrer ou se projeter dans un monde instable ? Cette question est venue toucher en écho un autre groupe de jeunes composé en partie de jeunes mineurs isolés, qui se sont retrouvés autour du thème de l’exil et ses différentes réalités. Deux semaines de stage de théâtre ont accompagné ces réflexions faisant germer l’ambition d’écrire une pièce à part entière.

Laisser place à l’imaginaire pour penser sa place dans la société

Dans le quartier marseillais de Belsunce, les familles ont pu apprécier des représentations théâtrales couplées à un atelier de création de cartes pop-up.

Le quartier de la Mosson à Montpellier s’est quant à lui transformé le temps d’un spectacle en un cadre rêveur et les familles se sont laissées bercer au rythme des histoires chantées par les comédien.ne.s. Accompagné d’une autrice-illustratrice, un groupe d’enfants a également créé une gazette autour de la vie du parc Clémenceau de Montpellier et des habitudes de ses habitant.e.s, fleurs, plantes, et petites bêtes. L’occasion de découvrir des techniques de dessin (aquarelle, gouache) et des techniques journalistiques (interview, enquête).

Pour proposer un air de vacances à tous.tes, un auteur, un architecte et une photographe ont proposé une série de sorties-ateliers autour de l’écriture, du dessin et de la photo dans différents sites naturels de l’Hérault : sources du Iez, rivière d’Aniane, parc de Lavérune, nuit de la pleine lune à la plage. L’occasion d’entrer dans une expérience de création laissant place à la rêverie et l’observation mais aussi de créer un lieu de rencontre entre personnes de toutes générations.

Enfin, habitant.e.s et vacancier.ère.s du Cap Sizun (Bretagne) se sont succédé.e.s pendant huit semaines sur les chemins de balades contées, temps de découverte pour les petit.e.s et les grand.e.s des paysages uniques de ce site naturel à travers mythologies et légendes locales.

Cet Été culturel a ainsi permis de voir fleurir au sein du Mouvement Peuple et Culture des moments de réflexion et de questionnement sur les différents rapports que l’on entretient au monde et aux autres après une longue période d’isolation sociale. Tout en laissant à chacun.e la possibilité de s’évader, en créant, écrivant, jouant, imaginant…